Il y’a un dicton qui dit que lorsque l’on a souffert, on est marqué au fer rouge et je suis consciente que des personnes ont passé des épreuves beaucoup plus dures que les miennes, mais j’ai cependant eu mon lot de pleurs et de souffrances.

Je remercie Dieu de m’avoir sauvée à temps, car si ce n’était pas le cas où serais-je aujourd’hui ? C’est donc par Sa grâce que je peux vous écrire ces lignes.

Je n’ai pas grandi dans un foyer très équilibré, mes parents avaient sans doute au départ certaines valeurs, mais il faut croire que le péché les en a dépouillés.

J’ai perdu une petite sœur, et cette épreuve a été pour moi le début de grandes difficultés.  Pour essayer de calmer leurs angoisses, les antidépresseurs, la drogue et l’alcool se sont infiltrés dans le foyer de mes parents. Nous n’avons jamais manqué de rien financièrement, mais j’ai beaucoup souffert de les voir se détruire ainsi. Il arrivait aussi souvent à mon père de frapper ma mère.

Etant la plus âgée, je protégeais mon frère et ma sœur tant bien que mal, mais tous ces événements ont créé beaucoup d’insécurité dans mon cœur.

Lorsque ma mère essayait de reconstruire notre vie, de travailler, mon père l’en empêchait en brûlant même le véhicule qu’elle utilisait.

Quand j’ai eu 14 ans, ma mère s’est séparée de lui et elle s’est mise à côtoyer des personnes qui vivaient dans la rue, des alcooliques, dont un souffrait d’une maladie mentale : il n’avait que quelques années de plus que moi, et je me suis retrouvé avec cette personne chez moi.

Le conflit a dégénéré entre ma mère et moi, et nous nous sommes même battues. J’ai alors pris la décision de partir.

Mon père, n’acceptant pas cette situation, a utilisé mon départ pour se venger, et il l’a frappée à nouveau. Je pense que ma mère avait de la haine contre moi car elle m’en tenait pour responsable.

J’avais besoin d’elle, mais notre relation était brisée. Sincèrement, même si aujourd’hui Dieu comble mon cœur, je suis toujours marquée par ces événements 17 ans après. Je crois qu’un jour, je témoignerai de la conversion de ma mère, mais en attendant, je vous mets à cœur de prier pour elle.

Je suis donc allée chez mon père quelques temps, mais lui ne m’apportait pas d’équilibre. Lié par l’alcool et la drogue également, il avait refait sa vie avec une jeune femme un peu plus âgée que moi. C’était dur de trouver ma place car elle ne me supportait même pas le son de ma voix. J’ai pu travailler, avoir mon permis, j’avais un bel appartement, mais ces choses matérielles étaient incapables de soigner mon âme malade.

J’ai failli mourir plein de fois, je me suis même retrouvée avec une arme sur mon visage, mais Dieu avait un plan pour moi : il connaissait mon cœur, j’avais soif de Lui, de cette pureté, de cette sainteté, et Il a permis qu’on me témoigne de Son amour. Je suis venue à Christ humblement avec ma misère, mon passé noir et Il a fait le plus grand des miracles en me faisant passer des ténèbres à Son admirable lumière.

 

J’étais cette brebis perdue, errante, mais le bon Berger est venu, Il m’a portée sur Ses épaules, il m’a soignée, Il a pansé mes blessures. Cela a pris beaucoup de temps, je pleurais devant la face de Dieu, c’était ma souffrance qui sortait et Sa paix qui m’inondait. Le Seigneur a été bon envers moi, Il m’a aujourd’hui donné un foyer chrétien, un fils et m’a comblée de Son amour. Combien je L’aime en retour !

Que Dieu vous bénisse.

Sarah

 

 

Article tiré du N*242 4ème trimestre 2018 de Vie et Lumière le magazine évangélique tzigane.